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China style

Impressions de Chine en mode brouillon

Embarquement pour l'Empire céleste

© http://markc.ethereal.net

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Pour mettre à profit les dix heures de vol entre Londres et Pékin, j'avais prévu quelques lectures destinées à m'élever l'esprit et me rendre parfaitement assimilable aux Chinois. Deux livres grâce auxquels ces derniers allaient immédiatement reconnaître en moi l'un des leurs... J'ouvris le premier recueil intitulé Légendes de l'histoire de Chine, et me convainquis bien vite que rattraper 5000 ans d'histoire en dix heures représentait une vraie gageure. Les querelles incessantes entre différents royaumes suivaient peu ou prou le même fil conducteur : vaincu par son rival, un jeune roi embauchait un conseiller. Celui-ci prenait alors diverses mesures destinées à assurer la prospérité de son petit royaume : dompter les eaux des fleuves,  augmenter les récoltes de blé. Mais en fin de compte, tous ces efforts convergeaient vers un même but : faire grossir l'armée, et l'entraîner pour pouvoir un jour prendre sa revanche. Certes, le caractère du souverain changeait d'un règne à l'autre : certains, calculateurs, attendaient le déclin de l'ennemi pour s'assurer une victoire facile. D'autres, plus impulsifs, jetaient toutes leurs forces contre le voisin dès leur arrivée au trône. Mais morne tableau tout de même que ces batailles sans fin, ces cités perdues et reprises, cette litanie de dynasties aux noms monosyllabiques et sibyllins. Désespérant dès l'an -1000 de la venue d'un empereur qui mit tout le monde à égalité, je cessai de compter les points.

Ne me demandez pas ce qu'il y a écrit... C'est visiblement un guerrier chinois. © Chinesetraveldepot

Ne me demandez pas ce qu'il y a écrit... C'est visiblement un guerrier chinois. © Chinesetraveldepot

Le deuxième livre, intitulé Harraps : Parler le chinois en voyage était finalement plus en phase avec mes préoccupations du moment. Au fil des pages, j'inventai des dialogues imaginaires. Ainsi, pénétrant au coeur de la Cité interdite, je m'extasiai devant le guide sur la beauté des palais environnants (feille tchang meille - magnifique). Faisant face à un camarade étudiant, je lui lançais un wo djiao fu lang su wa, ni ne ? (je m'appelle François, et toi ?) du plus bel aloi. Mais je savais que ces conversations risquaient en réalité d'être ponctuées de très nombreux bu dong (je ne comprends pas).

Ma voisine d'à côté parlait toutefois anglais. Originaire de Beijing, elle connaissait aussi deux ou trois choses sur Wuhan, ma ville de destination. Elle me confirma que les étés y étaient épouvantablement chauds. En revanche, j'appris que grâce à l'humidité ambiante, tout le monde y avait la peau douce et satinée. Cette dernière nouvelle me réjouit au plus haut point et, grâce à la perspective d'avoir bientôt une peau douce et satinée, j'oubliai les rigueurs du climat.

Le repas arriva, et avec lui un verre de vin. Juste ce qu'il fallait pour qu'irréversiblement, je plonge dans la nuit et vers l'Empire céleste.

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